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Date de création : 03.01.2012
Dernière mise à jour :
04.06.2014
28 articles
Une forte fièvre s'empara de tout mon corps. Je ne contrôlais plus rien. Je sentais mes dents grincer. Ma respiration changea de rythme. J'étais rouge. Mes mains se mirent à trembler. J'avais perdu tout pouvoir sur mon être. Je me mis à bégayer. Mon sang circulait deux fois plus vite. Mes cheveux s'étaient surement dressés. Je n'étais plus moi même. Mon sourire avait disparu. J'étais à la fois triste, remontée, vulnérable, tellement vulnérable. Aujourd'hui, je l'avais vu. Lui aussi m'avait vue. On s’était regardé droit dans les yeux et ignoré ensuite. C'était pire qu'un calvaire, c'est ce que j'appelle enfer. On s'ignorait. Personne n'osait parler. Qu'est ce qu'on se serait dit de toute façon? Tout avait été déjà accompli, le voile était déjà déchiré. Pire, il était consumé, perdu, jeté, irrécupérable, indisponible. J'étais vraiment mal. J'avais envie de vomir. Sa présence avait réveillé mes ulcères. C'est insupportable de devoir rester serein devant quelqu'un qui ne s'est point gêné quand il s'agissait de détruire votre vie entière. [...]
Ma soeur me dit à longueur de journée que je devrais passer à autre chose. Passer à autre chose? C'est pas comme si c'était aussi facile! Passer à autre chose? Pardonner, ça ne se commande pas. C'est un acte consenti, certes mais bien supérieur à nos capacités. On ne passe pas à autre chose en une fraction de seconde. Le facteur temps n'a aucun impact sur ce genre de sentiment. Un verre brisé hier reste brisé dans mille ans. Le temps ne le recolle pas, bien au contraire... Mon coeur a été brisé. Ma vie a été fracturée. Et je dois passer à autre chose? Je veux bien. Je vous assure, j'aimerais bien mais cela est au dessus de mes forces.
Je me nomme Melanie. Il y a dix ans, je pensais avoir trouvé l'homme de ma vie. C'était en fait la mort de ma vie que j'avais rencontrée. Mais ça, je l'ai su bien après. J'ai rencontré Loïc à l'occasion de mon stage. Je revenais de Bordeaux et je devais de faire un stage ici pour me familiariser au monde du travail. Loïc travaillait depuis un an à Dream Mobile, la société ou j'effectuais mon stage. La première fois qu'on s'est rencontré dans le hall, il s'est passé quelque chose de tellement bon. C'est comme si nous étions sorti de l'espace temporel. Intensément, on s'est échangé des regards, des clins d'oeil, des sourires... nos numéros. C'était tellement naturel. C'était beau. Je n'avais jamais ressenti pareille émotion. Je crois que je venais d'être victime d'un coup de foudre. Mais bizarrement, ce coup asséné était sans douleur. J'aurais du trouver tout cela bien bizarre. Trois mois après notre rencontre, on s'était mis en couple. Loïc m'aidait pour mon stage dans la rédaction de mon rapport, il était attentionné et très intelligent. Chaque discussion avec lui était l'occasion pour moi d'apprendre. J'aime ces personnes qui nous font aller de l'avant, qui connaissent des choses qu'on ne connait pas, qui ont voyagé dans des endroits dont on ne doutait même pas de l'existence. Loïc était exactement ce genre de personnes. Ma relation avec lui, amoureuse à la base, avait une double fonction: mon développement personnel. Je me sentais grandir. C'était palpable. Chaque jour, je devenais meilleure. Je l'aimais parce qu'avec lui j'étais une meilleure personne. Parce que oui, je n'ai pas toujours été cette fille posée que j'essaie d'être aujourd'hui. J'ai connu des hauts et des bas mais plus des bas. Je suis passée par l'alcool, les "calmants", la cigarette et autres vices associés pour arriver enfin à Loïc. C'était comme si Dieu avait décrété: "Mélanie, je t'enverrai un homme pour te sauver." Mais c'était juste "comme". Certainement une illusion, en réalité. Surement mes "calmants". [...]. Le tout est que je vivais un amour qui cherchait chaque seconde à se perfectionner dans l'intention de rendre heureux l'être aimé. On était à 6 mois de relation, j'avais terminé mon stage, on pensait déjà mariage. Loïc disait qu'il voulait se poser. Je semblais être le siège idéal pour. Quel honneur pour moi! Cependant, le mariage étant un sujet délicat, je souhaitais qu'on prenne notre temps. Et je passais toujours du bon temps avec lui. Il était toujours avec moi. Et moi avec lui. Dans le meilleur comme dans le pire. Concernant le pire, il s'agissait d'être toujours avec lui pendant ses hospitalisations. Il avait une santé tellement fragile. Il prenait quotidiennement des médicaments toujours aux mêmes heures. C'était la drépanocytose, il avait dit. Pf cela m'attristait tellement. Il était tout frêle et pale par moment. Je ressentais l'obligation de prendre soin de lui. C'était ma vocation, ma mission. [...] Tout était bien. J'avais commencé à travailler dans une entreprise juste à 200 mètres de Dream Mobile. C'était parfait. On se voyait très fréquemment, généralement les midis. Un jour, alors que je voulais lui faire une surprise, la secrétaire me dit qu'il avait un entretien avec quelqu'un et qu'il ne pouvait me recevoir pour l'instant. Amoureuse, j'étais un peu jalouse. Je m'étais imaginé tous les films possibles dans la salle d'attente. Je voulais voir cette personne, certainement cette fille qui se permettait d'avoir un entretien avec mon chéri pendant bientôt une heure. Quand enfin, la porte s'ouvrit et que je vis sortir une charmante jeune fille suivie de Loïc, ma température tripla. Il me la présenta comme étant une de ses amies proches et patati et patata. Bien évidemment, je n'y croyais pas un seul mot. Ce n'était pas l'amitié que je voyais dans ses yeux. Non et je ne me trompais rarement sur ce genre de choses. J'étais certaine. En même temps, il faut le reconnaître, ce n'étais pas de l'amour. Oh non bien loin de là. Ça se voyait dans sa façon de la regarder, la disposition de ses épaules, son sourire bref, sa gestuelle. Il m'avait donc mentie. Ce n'était ni son amie, ni son amante. Ça me faisait mal qu'il m'ait mentie mais j'étais à présent préoccupée par l'identité de cette femme.
Le temps passait puis Loïc tomba gravement malade. Il avait séché. Anémie. Il était devenu maigre comme un sidéen somalien famélique. Il perdait ses cheveux. Je ne savais pas exactement ce que c'était: encore sa drépanocytose? Ma soeur me disait que c'était très rare de voir un drépanocytaire atteindre cet age et avoir toujours ces capacités. Loïc était hospitalisé depuis bientôt deux semaines. Je passais le vois dès que j'en avais l'occasion: entre deux courses, entre la pause de midi, après l'église, les samedis matins. Je prenais soin de mon homme de tout mon coeur. Lui, cependant avait dans son comportement quelque chose qui me disait qu'il n'avait plus envie de me voir. Il était si froid, si distant. Ca me faisait beaucoup de peine. Je lui en parlai, il me répondit que c'était juste dans ma tête et qu'il tenait toujours autant à moi. J'avais du mal à le croire.
Un soir, en rentrant, je voulus lui faire une surprise en lui rendant une petite visite. Il n'y avait pas de bruit, je présumai qu'il était seul. J'ouvris tout doucement la porte mais une conversation m'intercepta. Aah! Cette inconnue était encore là. Je fus contrainte d'écouter à la porte. Mon Dieu! Jusqu'aujourd'hui, je me demande si c'était une bonne idée. La vérité n'est pas toujours bonne à entendre mais si elle demeure la vérité. "Loïc, arrête de te comporter comme un gamin! Cela fait près de dix ans que tu es au courant de ta sérologie. Un séropositif n'a pas le droit de jouer avec sa santé qui est déjà vacillante. En plus tu as recommencé à boire et fréquenter les femmes. Il faut que tu grandisses. Je ne suis qu'une assistante sociale ni ta soeur ni ta mère, je ne vais pas à chaque fois jouer le rôle de ces dernières. Dis la vérité à tes proches qu'on en finisse. Arrête de te comporter comme un gamin". Je ne comprenais rien. Loïc, mon Loïc avait le Sida? Je m'enfuis de là. Loïc avait osé m
Oups....Loïc ne joue pas au gamin quand il s'agit de la vie des autres...
Des textes toujours aussi rythmés et entraînant...
Keep it up Mel
c'est avec un grand intérêt que je me suis plongée dans cette lecture parce que tu m'as laissé une bonne impression de "le bonus du bonus". J'ai quand même eu quelques difficultés à te suivre: pourquoi ce titre "coke-haïne"? J'ai du al à m'imaginer tes personnages. Tu as fait l'économie des détails physiques, du coup on ne sait pas ce qui fait le charme de l'assistante sociale, on ne ait pas non plus ce que le coup de foudre entre Loïc et l'héroïne avait d' "intéressant". Qu'y avait-il dans cet échange de regards et de sourires qui les faisait sortir de l'espace-temps? Etait-elle en fait admirative de ses connaissances? Que savait-il en fait? quelle était la teneur de ces discours et qui faisait qu'elle se sentait grandie à son contact? Il travaillait à la "dream mobile" mais dans quel département exactement?
concernant le dernier paragraphe, je n'arrive pas à me représenter l'occupation de "la scène". loïc est-il toujours hospitalisé? Alité? L'assistante se tient-elle debout, assise tandis qu'elle le gronde? Parle t-elle d'une voix forte? A t-elle un débit accéléré? Est-elle juste en colère ou a t-elle pitié?
ça fait beaucoup de questionS je sais, c'est le signe que je t'ai lu avec beaucoup d'intérêt. Je suis d'ailleurs impatiente de te lire à nouveau.
continue de t'améliorer.
je reprend les mots de Quilène. Tu ne t'attardes certes pas sur les détails mais tu sais captiver tes lecteurs. le suspense y est.. Vraiment Félicitation. J'ai hâte de te relire.
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